Dans sa tenue noire traditionnelle et sur son fauteuil roulant, Abune Merkorios a été accueilli en grande pompe à l’aéroport d’Addis Abeba. Son retour met fin à l’un des épisodes les plus tumultueux de l’église orthodoxe d’Ethiopie, l’une des plus anciennes du monde.
En 1991, Abune Merkorios est le patriarche en poste dans le pays lorsqu’il est poussé vers la sortie par le nouveau régime de l’EPRDF. Il s’exile aux Etats-Unis et fonde un synode dissident avec des évêques fidèles l’ayant rejoint. De là, il déclare avoir abdiqué sous la pression et se déclare toujours leader légitime.
Deux patriarches
L’Eglise éthiopienne se retrouve coupée en deux et chaque camp prononce des excommunications contre l’autre. Celles-ci viennent d’être annulées et selon l’accord de réconciliation, Abune Merkorios reprend sa place de chef spirituel. Le leader en place en Ethiopie depuis 2013, Abune Mathias, garde le titre de patriarche, mais se concentrera sur le secteur administratif. Les deux hommes sont en tout cas au même niveau hiérarchique.
Pour la première fois de son histoire, l’Eglise a donc deux patriarches. Une violation des canons officiels que les leaders religieux ont acceptée. Une conférence d’unité doit être organisée prochainement. Le Premier ministre a dit espérer que cette réconciliation aidera à instaurer la paix dans le pays. En tout cas, ce retour permet à Abiy Ahmed de marquer de nouveaux points politiques.