« Senzeni na... », « Qu'avons-nous fait ? » en zoulou. Un chant que plus de 4 000 femmes comme Akhlolie ont entonné dans les rues de Pretoria. « Je marche aujourd'hui car l'Afrique du Sud est la capitale mondiale du viol et que les femmes ont enfin décidé de s'unir pour faire entendre leurs voix et demander le blocage de ce pays. », nous explique t-elle.
Parmi ces femmes, beaucoup ont été victimes de violences sexuelles, comme Tokozile, 30 ans. « Je suis une survivante de viol. J'ai été violée à 8 ans et une seconde fois lorsque j'étais déjà adulte. Je vis dans la peur et je pense que les hommes sont des ordures. C'est notre grand combat aujourd'hui. Le combat de l'époque c'était l'apartheid, mais aujourd'hui la lutte est contre les violences faites aux femmes et à leurs corps en raison de leur genre. »
Une marche pour la première fois interdite aux hommes. « Ils ne sont pas les bienvenus. Nous disons qu'ils peuvent soutenir en solidarité. Regardez, je suis mariée. Nous ne détestons pas les hommes. Mais nous disons qu'ils ont le choix entre soutenir ou dégager ! », nous explique Sibongile Mthembu, l'une des organisatrices de la marche.
Les marcheuses ont présenté un mémorandum au président Cyril Ramaphosa, demandant plus de protection et de poursuites des agresseurs par la justice sud-africaine.