La Monusco dit avoir documenté ces faits depuis décembre 2017 et avoir immédiatement saisi les autorités et notamment le ministre de la Défense par une lettre datée du 26 décembre intitulée « Alerte sur les violences sexuelles et enlèvements de femmes et d'enfants dans le territoire de Kamonia ».
A l'époque, la mission onusienne disait avoir documenté l'existence de 66 victimes, surtout des petites filles, détenues près de Kakondo et Kamabonzo. Comme l'expliquait la ministre des Droits humains ce mardi, tant au niveau provincial que national, les autorités ont émis des doutes, mais l'ONU dit avoir fourni en janvier 2018 au gouverneur du Kasai, non seulement la liste précise des victimes, mais aussi des plans avec cette fois la localisation des fermes où se trouvaient les otages.
Aujourd'hui, la société civile et l'ONU parlent d'une trentaine de rescapés, mais elles seraient encore des dizaines à être détenues – entre 60 et 80, selon les sources. L'ONU dit avoir tout tenté, notamment en négociant avec les preneurs d'otages, y compris avec le chef Muyej épinglé par différents rapports depuis août 2017 avec ses miliciens Bana Mura comme l'un des principaux supplétifs de l'armée.
Une nouvelle table ronde en juin avait permis la libération de 3 enfants. Depuis plus rien, même si, le 1er juin, l'ONU a envoyé de nouveau une liste des villages où se trouvaient les otages à la ministre des Droits humains elle-même, et à sa demande, insiste une source onusienne.
► à (re)lire: il n'y a pas «de femmes séquestrées comme otages sexuels» en RDC (Marie-Ange Mushobekwa, ministre des Droits de l'homme de la RD Congo, invitée de RFI)