Le plan de réduction de l’Amisom « n’est pas réaliste », ce sont les mots qu’António Guterres, le secrétaire général de l’ONU, a adressés au Conseil de sécurité. En cause, notamment, l’impossibilité pour l’armée somalienne de prendre le relais.
Composée de 18 000 hommes, l'armée connaît des problèmes de corruption, de ventes d’armes au marché noir. Elle manque aussi de moyens sur le long terme. « Lorsqu’un bataillon est formé, si après quelques mois il n’a plus de munitions ou de nourriture, il se disloque. Les soldats rejoignent alors leurs tribus respectives et forment des milices régionales », explique un diplomate.
A ce problème s’ajoute la rupture du partenariat militaire avec les Emirats arabes unis. Abou Dhabi fournissait des formateurs et du matériel à l’armée somalienne. Ils payaient aussi les soldes de 2 400 soldats. « Ça complique encore plus la transition », confie une bonne source.
Les Somaliens ont mis en place un calendrier de transition. Avant le passage de relais, ils réclament de meilleurs formations et équipements. Des hélicoptères pour approvisionner les bases et des moyens pour maintenir les positions dans les zones conquises, car le gouvernement le reconnaît, la menace shebab va continuer et chaque territoire abandonné risque d’être repris par les terroristes.
Premières échéances du plan : la reprise du stade de Mogadiscio par l’armée en octobre, puis le village de Leego, sur la route de Baidoa. Or, pour l’instant, « rien n’a été fait », indique un diplomate.