Intimidations, harcèlement, emprisonnements arbitraires, d'après la plateforme d'opposition burundaise, le quotidien des réfugiés burundais en Tanzanie est devenu intenable.
« Ils ne peuvent plus faire aucune activité rémunératrice au niveau des camps alors que c'était permis avant, témoigne Jean Minani, président du Cnared et signataire de la lettre adressée au HCR. Ils sont arrêtés, tabassés... Certains responsables des réfugiés sont arrêtés et emprisonnés, à tel point que ça n'est plus vraiment facile de vivre dans ces camps. »
Pour le Cnared-giriteka, ces pressions des autorités administratives tanzaniennes ont un objectif : obliger les réfugiés burundais à s'inscrire sur les listes de rapatriement dit « volontaire » vers le Burundi. A Bujumbura, les autorités disent n'avoir aucune information sur ces cas d'expulsion forcée.
« Je n'ai aucune information sur votre question, déclare Thérence Ntahiraja, le porte-parole du ministre de l'Intérieur Pascal Barandagiye. Au moment où je vous parle, jusqu'à aujourd'hui, le processus de rapatriement de nos Burundais se déroule très normalement, surtout pour ceux qui se trouvent en République de Tanzanie, en République du Kenya et en RDC. »
La Tanzanie est le pays qui accueille le plus de réfugiés burundais sur le continent. D'après le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, au 30 juin 2018, ils étaient plus de 237 000.