La campagne s'est achevée ce week-end et jusqu'à présent il n'y a pas eu d'incidents majeurs, contrairement aux précédentes élections -sous le régime Mugabe - qui avait été marquées par d'importantes violences.
La semaine dernière les Nations unies ont tout de même dénoncé des intimidations et des menaces de violences et de harcèlements d'électeurs appelant à un scrutin sans violences.
Pas de violences flagrantes, mais des cas d'intimidation, c'est en tout cas ce que rapportent les différents observateurs, notamment dans les zones rurales des provinces comme Mashonaland, Midlands, Manicaland encore fortement sous contrôle du parti au pouvoir la Zanu PF.
Pour Progress Sibanda, charger de sensibiliser les populations à voter, la pression est toujours là, même si elle est plus subtile : « C'est un problème dans les zones rurales ou par exemple il y a des distributions de nourriture qui sont faites en fonction de quel parti politique vous soutenez. Donc dans ces villages c'est très difficile de soutenir ouvertement l'opposition, car vous savez que vous ne recevrez pas d'aide alimentaire. Il y a toujours cet élément de peur. »
Certes le climat est plus apaisé que dans le passé, mais il y a encore des craintes de violences après les élections, comme le souligne Wellington, ce sympathisant de l'opposition à Harare.
« Pour l'instant ça va. C'est très différent par rapport à 2013. Mais on verra après les élections, car on ne sait pas ce qu'il peut se passer ; si le MDC gagne, ils ne l'accepteront pas. »
En effet l'opposition redoute la réaction des jeunes de la Zanu PF, responsables dans le passé de nombreuses exactions. Ils redoutent également de la réaction des militaires en cas de victoire du MDC.
L'armée n'a pas fait un coup d'Etat, souligne un analyste politique, pour se voir évincée du pouvoir lors d'un scrutin.