Trois mois que les robinets de Thérèse Faye ne coulent plus. Pas une goutte. Alors elle fait la vaisselle avec les réserves de la veille, dans un fond de bassine d'eau saumâtre. Le camion-citerne chargé de l'approvisionnement n'est toujours pas passé : « Je ne sais pas à quelle heure il passe, quel jour il passe. Tu sais, moi j'habite au deuxième. Prendre les sceaux et monter jusqu'au deuxième et descendre, c'est difficile ».
Alors, la solidarité s'organise. Parcelles Assainies est la banlieue de Dakar la plus touchée. Pape Abdou Gueye, le chef de quartier, a créé son propre système D pour soulager les habitants: un robinet alimenté directement par la nappe phréatique : « J'ai acheté une pompe électrique, j'utilise mon courant, j'ai fait un forage avec les moyens du bord. Maintenant les gens viennent nuit et jour. Le robinet ne se ferme pas ».
Devant ce point d'eau improvisé, la queue est longue. Malamine Sonko aide sa mère à placer la lourde bassine remplie à ras bord en équilibre sur sa tête : « Depuis sept heures du matin, on était ici pour chercher de l'eau. On a pas encore fini de puiser. Si moi je puise, ma mère prend l'eau et l'amène à la maison ».
Pour faire face à ces pénuries récurrentes, le chef de l'Etat Macky Sall a annoncé la tenue prochaine d'un conseil présidentiel sur l'eau.