Plus de 70 millions de personnes dans le monde sont porteuses d'une hépatite chronique C. En l'absence de traitement, cette forme de la maladie peut entrainer la mort par cirrhose ou cancer. Alors que des traitements efficaces existent, le dépistage de cette infection reste encore insuffisant dans certains pays.
« Au Maroc, on n’a pas des études vraiment fiables, on estime qu’il y aurait quand même 500 000 personnes porteuses du virus de l’hépatite C, dont la plupart ne sont pas diagnostiqués, indique Mehdi Karkouri, président de l'association de lutte contre le sida et les hépatites au Maroc. Si vous ne savez pas que vous êtes porteur d’une hépatite C, vous ne pouvez pas savoir que vous avez besoin de traitement. Donc, aujourd’hui il y a les traitements, ils sont efficaces, relativement accessibles, mais on a le problème du dépistage : les gens n’y vont pas par manque d’information, parce que c’est compliqué, le dépistage n’est pas disponible partout, parce que c’est cher. Et ça, c’est un frein important à la prise en charge de l’hépatite.
« Et le paradoxe du Maroc est que le pays est producteur de génériques contre l'hépatite C, mais il n'a toujours pas mis en place un plan de lutte contre cette maladie. Pour éradiquer l'hépatite C, l'Organisation mondiale de la santé recommande de dépister 90% des personnes porteuses du VHC [virus de l’hépatite C, NDLR] et traiter 80% des malades. »
Différemment du virus du VIH ou la tuberculose, le nombre de touchés par les hépatites ne cessent de croître dans le Monde
Parmi les cinq formes d'hépatites connues, il y en a deux qui sont les plus répandues et sur lesquelles l'Organisation mondiale de la santé (OMS) appelle à plus d'actions de dépistage et de traitements, dont le nombre d’infections ne cesse d’augmenter : les hépatites B et C.
Une situation alarmante, selon le docteur Ivan Hutin, du programme mondial des hépatites à l'OMS.