La salle est quasiment pleine. Assis sur les bancs en bois, habillés pour l’occasion, des citoyens sont venus assister à l’audience. Certains sont des victimes directes du conflit et souhaitent voir concrètement la justice faire son travail. C’est le cas de Enselme.
« On a brûlé ma maison. J’ai tout perdu. J’ai écouté à la radio que l’on allait juger un certain monsieur qui était passé brûler notre maison et c’est pourquoi j’ai quitté le quartier pour me rendre au tribunal pour écouter et voir, et comprendre comment la justice de notre pays fonctionne. C’est très important puisque cela fait très longtemps que les gens pensent qu’il n’y a pas de justice en Centrafrique. Maintenant, je sais que les choses se normalisent. C’est cela que je suis venu voir », explique-t-il.
La fin de l’impunité. Un mot qui est dans toutes les bouches mais aussi l’attente que la reprise de la justice participe à la fin du conflit dans le pays. C’est ce qu’espère Jean-Sylvain.
« Je crois que cela peut régler une partie du problème dans la mesure où cela peut faire peur à certains qui continuent de semer la désolation au sein de la population. Effectivement, c’est très important dans la mesure où, si nous réclamons l’impunité, c’est que les gens doivent être traduits en justice et sanctionnés comme tel », estime-t-il.
Ce lundi, c’est une peine de 10 ans de travaux forcés qui a été prononcée. L’accusé était poursuivi pour vol aggravé et consommation de chanvre indien.