L'adjudant-chef major Eloi Badiel a reconnu avoir dirigé l'opération d'arrestation des autorités de la transition le 16 septembre 2015. Selon sa version des faits, c'est le sergent-chef Roger Koussoubé qui l'a informé des instructions du général Gilbert Diendéré. Il était 10h.
Après avoir hésité, ils se rendent tous les deux auprès de l'adjudant Jean Florent Nion pour la vérification de l'instruction. Mais c'est dans l'après-midi que l'adjudant Nion aurait reçu la confirmation. L'adjudant-chef major Eloi Badiel monte alors l'opération. La stratégie adoptée était qu'aucune équipe ne connaissait la mission de l'autre. Mais il a insisté pour que l'opération se déroule sans un seul coup de feu.
« Avez-vous informé vos supérieurs hiérarchiques de cette mission ? » demande le parquet militaire. « Non, mon supérieur hiérarchique était absent et je ne faisais pas confiance aux autres officiers », précise le major Eloi Badiel.
Après l'arrestation du président et des membres du gouvernement, le major souligne avoir ordonné de faire venir le général Gilbert Dienderé au palais présidentiel, mais ce dernier s'est plutôt rendu au poste de commandement du régiment pour une réunion avec les officiers.
« Trouvez-vous normal d'arrêter les autorités ? » persiste le parquet militaire. « Posez la question au général Diendéré qui a donné l'instruction. Je ne suis qu'un exécutant », répond sèchement le major Eloi Badiel. Son interrogatoire se poursuit ce mardi.