Wilfried est encore affectée par ce qu’elle a vécu. Rescapée d’Ebola, elle a contracté le virus dans le cadre de son travail d’infirmière. Passer de l’autre côté de la barrière a été une épreuve, avec les douleurs, la fièvre, le traitement et surtout la mise au ban de la société.
« Mes amis m’ont isolée quand j’étais malade. On s’aime seulement quand on est en forme, et si on est malade, les amis vous abandonnent, explique-t-elle. Alors il reste les enfants à la maison, c’est ce que j’ai pu faire pour essayer un peu de récupérer ma vie quotidienne. »
Wilfried n’a pas encore été autorisée par son employeur à reprendre le travail. En attendant, elle reçoit des vivres de la part d’Oxfam. L’ONG fournit de la nourriture aux malades ainsi qu’aux personnes à risque placées en quarantaine. Mais le but de son action est aussi social.
« Il y a une commission qu’on appelle la psycho-sociale, qui suit toutes ces personnes affectées pour une certaine réintégration dans leur milieu de vie ordinaire, explique Olivier Makita, coordinateur à Mbandaka. A travers cette activité de distribution de vivres, il y a un ménage qui a dit, par exemple, que c’était la première fois qu’il avait pu de nouveau recevoir des membres de la famille et les voisins. Parce qu’il y a eu cette contribution-là, la maman a pu faire les repas et le reste de famille est venu pour manger. »
Un soutien d’autant plus important que la région est pauvre et rurale. Olivier Makita le souligne, la riposte contre le virus est un travail d’équipe, et ne se limite pas à la guérison des malades.