Des dizaines de milliers de sacs de sucre de contrebande saisis dans tout le pays, 72 personnes arrêtées. Les révélations devant le Parlement du directeur de la santé publique, Keffa Ombacho, n'ont fait que confirmer les inquiétudes des Kényans. Si la présence de métaux lourds n'a pas encore été confirmée, les analyses du ministère de la Santé révèlent des taux anormaux d'humidité dans le sucre de contrebande analysé.
« Sur les 170 échantillons pris sur un très grand nombre de tonnes de sucre, 60% est impropre à la consommation. Le reste ne va pas être remis en circulation, mais soumis à d'autres tests pour les métaux lourds... »
Nairobi Nakuru et Kiambu sont les comtés les plus touchés. Le ministère a ordonné la destruction de tous les sacs de sucre contaminés.
En cause de nombreuses entreprises non agréées qui auraient importé du sucre brut sans avoir la capacité de l'affiner. Pour Fredrik Njehu, conseiller politique chez Greenpeace Afrique, toute la chaîne de production est à revoir : « Cela remet en cause toute la chaîne de production basée sur l'importation. Le Kenya est de plus en plus auto-suffisant en ce qui concerne la production de sucre et pourtant nous continuons d'importer massivement,des importations peu chères et qui ne respectent pas les normes de qualité. »
Derrière le scandale sanitaire, c'est donc le trafic du sucre et les cartels qui y sont liés qui sont pointés du doigt. De grandes quantités de sucre passent par exemple chaque année la frontière poreuse entre la Somalie et le Kenya.