Pour la société civile, les violations du cessez-le-feu au Soudan du Sud sont inadmissibles. Depuis samedi 30 juin, des combats ont repris dans plusieurs localités du pays, notamment dans l’état du Yei River, frontalier avec l’Ouganda. L’armée et les troupes fidèles au principal opposant Riek Machar s’accusent mutuellement d’avoir violé le cessez-le-feu signé le mercredi précédent.
« Ce n’est pas très encourageant et cela montre clairement que les deux parties manquent de volonté politique pour trouver une solution pacifique à leur problème. Cela suggère également, que peut être que les deux leaders ne contrôlent pas totalement leurs troupes. Et que sur le terrain les commandants ne respectent pas les ordres venus du haut » estime Edmond Yakani, du mouvement de la société civile CEPO.
Le militant dénonce l’inaction de l’Union africaine et de l’organisation régionale Igad, qui trainent des pieds à prendre des mesures punitives contre ceux qui menacent la paix.
Mais pour James Okuk de l’université de Juba, « tout cessez-le-feu ne se traduit pas nécessairement par un arrêt total des hostilités. Il y a toujours des incidents ici et là ». Il juge que la situation « n’est pas si grave, d’autant plus que ce sont les commandants sur le terrain qui sont responsables et non les deux leaders ». Ce qui est important, juge-t-il, « c’est la détermination des deux hommes. Vont-ils ou non prendre des mesures disciplinaires contre leurs commandants » ?
Pour l’analyste politique, le président Kiir et son rival doivent désormais agir s’ils veulent convaincre la communauté internationale de leur détermination et éviter des sanctions de l’ONU.