« Nous n'accepterons aucune aide et ne voulons voir aucune visite de la part du gouvernement camerounais », écrivent en substance, la dizaine de signataires de cette correspondance adressée au bureau du HCR à Abuja. Ils disent agir au nom des 21 000 réfugiés camerounais anglophones au Nigeria. Ils énumèrent ensuite les raisons de cette défiance à l'égard du pouvoir de Yaoundé. Entre autres, le fait, argumentent-ils, que la situation de précarité dans laquelle ils se trouvent aujourd'hui est le fait du gouvernement qui se propose de leur venir en aide. Ou encore le fait que le leader pro-indépendance Sisiku Ayuk Tabe et ses ses compagnons, dont Yaoundé avait obtenu l'extradition après leur arrestation en janvier dernier au Nigeria, soient toujours détenus au secret et sans jugement. « Le problème des réfugiés et demandeurs d'asile camerounais au Nigeria n'est pas la nourriture », ajoutent-ils, en rappelant qu'ils invitent le président Biya à traiter les causes profondes de la crise.
La correspondance est aussi marquée par un certain nombre d'exigences dont principalement « la libération sans conditions de tous les prisonniers que ce conflit a générés et l'ouverture des négociations sous l'égide des Nations unies et de l'Union africaine ».
■ Crise au Cameroun: Emmanuel Macron vante la décentralisation
Le chef de l'État français a parlé au téléphone avec le président Biya à l'occasion de ce voyage au Nigeria, et suggère de recourir à la décentralisation pour tenter de sortir de cette crise...