C'est la conclusion que tire le chef de l'Etat après l'explosion au stade de Bulawayo. L'attentat est l'œuvre « de personnes mécontentes de l'actuel gouvernement démocratique du pays », a-t-il déclaré lors d'une interview diffusée ce mercredi par nos confrères de la BBC. « Mon intuition, sans avoir de preuve, est que ces personnes (...) sont le G40 ». Une référence au groupe Génération 40, une faction du parti au pouvoir, la Zanu-Pf, favorable à l'épouse de l'ancien président Robert Mugabe et qui a essayé de déstabiliser l'actuel chef de l’Etat.
Alors Emmerson Mnagagwa le dit lui-même, il n'a aucune preuve de ce qu'il avance. Mais à un mois du scrutin présidentiel, prévu le 30 juillet prochain, pointer du doigt les partisans de Grace Mugabe a une portée électorale importante. Emerson Mnangagwa est candidat à sa propre succession alors que Grace Mugabe n'est pas dans la course. Mais connu pour ses coups de colère et son amour du luxe, « Gucci Grace », comme la surnomment les Zimbabwéens, a cristallisé beaucoup de haine au sein de la population. La crainte de voir ses partisans à la tête du pays est vive. Les ambitions de Grace Mugabe avaient d'ailleurs contraint son époux à démissionner en novembre 2017.