Abdelghani Hamel était un homme du sérail, un proche d'Abdelaziz Bouteflika, mais ça n'a pas suffit. Limogé ce mardi, il avait mis en cause la gendarmerie dans son enquête sur l'affaire de la saisie de cocaïne dans le port d'Oran. Mais il avait aussi déclaré : « Celui qui doit lutter contre la corruption doit être propre ».
Or, trois jours plus tôt, c'est bien le ministre de la Justice qui annonçait que ses services allait enquêter sur des dossiers de corruption liés à cette affaire de cocaïne.
Ce sont ces attaques contre d'autres piliers du système qui semblent avoir conduit le chef de la police au départ. Alors que la santé du président Bouteflika ne s'améliore pas et que la fin de son mandat approche, la préparation de la succession ne laisse aucune place à la critique.
Ainsi, Abdelmadjid Tebboune, l'ancien Premier ministre, avait perdu son poste l'été dernier après avoir annoncé des enquêtes sur des hommes d'affaires proches du pouvoir. Comprendre : en période de tension, il faut se serrer les coudes. Mais il semble bien qu'après les affaires Khalifa et Sonatrach l'affaire de la cocaïne d'Oran pourrait bien rebattre les cartes politiques;