Glencore annonce un accord pour régler le litige avec Dan Gertler en RDC

Glencore, le géant suisse du négoce des matières premières, a annoncé ce vendredi un accord pour régler le litige avec deux sociétés en République démocratique du Congo (RDC) affiliées au milliardaire Israélien Dan Gertler, visé par des sanctions américaines.

« Glencore a examiné soigneusement ses options légales et commerciales en lien avec le litige avec Ventora et Africa Horizons Investments Limited », a indiqué le groupe suisse dans un communiqué, expliquant qu'au vu des circonstances « la seule option viable » pour éviter le risque d'une saisie de ses actifs, sur ordre des tribunaux en RDC, était de payer les redevances exigées par Ventora. Les versements se feront dans une devise autre que le dollar américain, sans inclure de ressortissant américain, a indiqué Glencore dans son communiqué (ici en anglais), précisant que cette décision devait permettre régler la question des sanctions applicables.

Le groupe minier suisse Glencore a été condamné par la justice en RDC à payer de fortes redevances à Dan Gertler, un de ses anciens partenaires dans le pays. Problème : cet homme d'affaires israélien est sur la liste noire des Etats-Unis pour corruption et ne peut être indemnisé en dollars sans que Glencore encoure le risque de sanctions américaines.

Glencore est coincé entre le marteau et l'enclume. Pour conserver une place essentielle en RDC dans le cuivre et le cobalt où il a investi 7 milliards de dollars, le groupe n'a d'autre choix pour éviter la confiscation de ses actifs que de verser à Dan Gertler ce que la justice congolaise lui a imposé.

Mais en raison des mesures prises par le Trésor américain contre l'homme d'affaires israélien pour corruption et afin d’éviter que Glencore ne tombe sous le coup des sanctions américaines, ces royalties lui seront rétrocédées en euros et surtout pas en dollars et sans qu'un citoyen américain soit impliqué dans la transaction.

Une tentative risquée d'autant plus que le Trésor américain vient encore d'étendre sa liste noire à 14 entités affiliées à Dan Gertler dans les transports, les mines ou l'énergie.

L'organisation Global Witness (communiqué en anglais) dénonce cette tentative de contourner la lutte anti-corruption et accuse Glencore d'adresser un message dangereux aux groupes qui voudraient en toute impunité faire passer les affaires avant toute autre considération.

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