Comme dans la précédente vidéo, les images sont volontairement inquiétantes et montrent une femme toujours affaiblie. Mais la vidéo plus longue montre que l'otage est très lucide quand elle s'exprime assise sous ce qui ressemble à une tente.
Pour son fils, c'est une nouvelle preuve de vie. Son émotion était encore grande ce matin : « On a été extrêmement émus, avec mon épouse, d’être soulagés qu’elle soit bien traitée. C’était vraiment quelque chose qui nous obsédait et qui nous rendait la vie impossible. Donc voilà, elle est bien traitée et ça, déjà, c’est énorme. Et puis en plus, elle s’adresse directement à nous et elle nous parle. Donc voilà… Je ne vous dis pas comme c’est émouvant ».
Intermédiaire
Dans cette vidéo, Sophie Pétronin s'adresse effectivement longuement à son fils. On la voit écouter en direct les messages qu'il lui a adressés sur RFI. Comme les autorités françaises n'ont visiblement pas établi de contact avec les ravisseurs, Sébastien Chadaud-Pétronin a fait savoir plusieurs fois qu'il était prêt à les rencontrer. Depuis des mois, il multiplie les voyages au Sahel pour rencontrer de potentiels intermédiaires, capables de relayer son message ou de lui en dire plus sur sa mère. Des voyages paradoxalement effectués avec l'aval du ministère français des Affaires étrangères.
Message reçu, lui dit sa mère dans la vidéo : « Elle confirme quelque chose qu’on savait par nos sources qui sont des intermédiaires. Le fait étant que les jihadistes étaient prêts à discuter avec moi. Et moi, je leur avais fait savoir que j’étais prêt à aller les voir et qu’il fallait qu’on entame une discussion. On savait qu’il y avait une volonté commune d’établir ce contact et de communiquer. Mais là, on est passé à un stade où on a validé cette information, parce que c’est ma mère. Avec des mots, textuellement, elle m’explique : ‘Oui, tu peux venir me voir, tu ne cours aucun danger. Je me porte garante de leur réaction. Ils ne te feront rien. Tu peux venir me voir et je désire te voir ».
Mince lueur d'espoir
Un message qui ressemble à une proposition des ravisseurs. Quelle est la marge de manœuvre dont dispose le fils de l'otage française ? Que peut-il négocier à son niveau ? Il ne répond pas. Rencontrer les ravisseurs serait évidemment une opération inédite, et complexe, il ne le nie pas, mais c'est pour l'heure le seul espoir qu'il a de faire bouger les choses.
Cette vidéo donne en tout cas une lueur d'espoir à la famille de l'otage, même si son fils refuse de s'emballer : « l'escalier devant nous est encore beaucoup trop raide et beaucoup trop long » pour s'emballer, résume-t-il.
Dans la vidéo de Sophie Pétronin apparaît aussi une autre otage, sœur Gloria, enlevée le 7 février 2017. La Colombienne est filmée en train de s'occuper de la Française.