« La dégradation continue des conditions de sécurité », notamment dans le centre du pays, préoccupe particulièrement le secrétaire général de l'ONU. Les incidents liés à la sécurité ont augmenté de 200% au cours de la dernière année, pointe le rapport qui s'inquiète du recours accru à des engins explosifs improvisés. Leur utilisation a doublé en 2018.
Au-delà des nombreuses attaques perpétrées par les groupes armés, le texte rendu public comptabilise trois fois plus d'atteintes aux droits de l'homme cette année et en particulier 239 exécutions extrajudiciaires, 25 enlèvements, et 42 détentions illégales. Le rapport pointe notamment la responsabilité des forces armées maliennes, mais aussi des groupes signataires de l'accord de paix tout comme de groupes dissidents.
Dans la région de Ménaka frontalière du Niger où opèrent deux d'entre eux, le MSA et le Gatia, le document déplore la mort de 143 civils. Une insécurité qui provoque des déplacements de populations. 137 000 Maliens toujours réfugiés dans les pays voisins.
Pour le secrétaire général, mettre la fin à la crise, notamment dans le centre du pays, doit être une priorité du gouvernement. Antonio Guterres demande des progrès « concrets et rapides » dans l'application de l'accord de paix. L'ONU souligne la situation très difficile de sa mission, qui manque cruellement de matériel et qui devra revoir ses priorités dans les prochains mois au vu des développements politiques et sécuritaires.