Moins de trois semaines après le lancement de l'offensive d'Haftar sur la ville, les combats connaissent depuis le 24 mai une « escalade sans précédent » selon OCHA, le bureau des affaires humanitaires de l'ONU. Des affrontements à l'arme lourde, des raids aériens et des bombardements souvent indiscriminés contre des zones d'habitation.
L'Armée nationale libyenne de Khalifa Haftar contrôlerait les entrée Est et Ouest de la ville. Les milices de Derna se seraient fondues, elles, dans les quartiers résidentiels, leurs hommes habillés en civils.
Ecoles et services publics sont fermés. La centrale électrique a cessé de fonctionner après un bombardement. L'usine de dessalement d'eau de mer est arrêtée puisque ses employés ont dû fuir les combats à proximité. Deux usines qui auparavant fonctionnaient tant bien que mal au gré de l'approvisionnement en fuel.
Aujourd'hui, 125 000 habitants, la quasi-totalité, n'ont plus d'approvisionnement en eau. Depuis le début du siège l'an dernier, Derna manque de tout. Mais la situation a empiré avec le lancement de l'offensive.
Aucune aide humanitaire n'est entrée depuis le mois de mars, si ce n'est il y a quatre jours, du matériel de dialyse fourni par l'OMS à l'hôpital. D'autres livraisons humanitaires attendent l'autorisation de pouvoir pénétrer dans Derna.
L'ONU, de son côté, appelle Haftar à desserrer l'étau sur la ville pour permettre aux civils de sortir. Et tous les belligérants à autoriser l'accès de l'assistance et des travailleurs humanitaires.