« Machine à tricher, machine à voler... Je suis venu vraiment voir...» Membre d’un parti politique proche de la majorité présidentielle, Abraham a encore des doutes, bien que son parti soutienne déjà l’usage de la machine à voter. Devant cet écran tactile de 21 pouces, il s’avance avec son bulletin vierge. « Voilà, on me donne la possibilité de faire l'élection présidentielle, décrit-il. Je remarque beaucoup de visages, je vais voir un choix... »
En 58 secondes, à l’aide de son doigt, sans beaucoup réfléchir étant donné, dit-il, que c’est une simulation, Abraham vote pour un candidat président de la République, pour un candidat député national et pour un candidat député provincial, avant de retirer son bulletin imprimé et de le placer dans l’urne.
« Si quelqu'un connaît le numéro d'un de ses candidats, en 30 secondes, on a fait les trois votes », avance Désiré Molekela, directeur de la sensibilisation à la Céni.
En cas de panne de la machine en plein vote, la Céni affirme que dans chaque centre de vote, il y aura une machine de réserve et un technicien en permanence.
Plusieurs personnes s’interrogent également sur le choix d’utiliser une machine à voter dans un pays marqué également par le déficit d’accès à l’électricité.
Mais Désiré Molekela soutient que la Céni s’est préparée à cette réalité. « Il y a une batterie externe qui a une autonomie de 24 heures et une batterie interne d'une autonomie de 10 heures. Or le vote dure 11 heures donc en principe il n'y aura pas de problème. On aura également des générateurs dans chaque centre de vote. »
La Céni dit avoir invité tous les partis à venir tester ce système de vote et ajoute que la campagne de sensibilisation se poursuivra jusqu’à la veille des élections.
Malgré cela, la Symocel, l'une des missions d'observation électorale de la société civile appelle la Céni a abandonné l'utilisation de la machine à voter, puisque celle-ci est contestée par l'opposition.
Jusqu'ici, la commission électorale assurait que sans la machine à voter, il n'y aurait pas d'élections en décembre 2018. Mais pour la Symocel qui regroupe une dizaine d'organisations de la société civile spécialisées dans la question des élections, il n'en est rien. La machine à voter n'apparait de toute façon nulle part dans le calendrier et l'oppostion refuse son emploi.