Pour le président de la République, les décisions rendues par la Haute Cour constitutionnelle ne sont pas assez claires pour qu'ils puissent les exécuter. « Pour ne plus revenir dans une crise, il faut absolument qu'on puisse exécuter la décision de la HCC. Or il se trouve que certains points sont obscurs, ou carrément impossibles à exécuter », explique maitre Charlotte Ramanase, l'une des avocates du chef de l'Etat.
Dans ses décisions, la Haute Cour constitutionnelle demande au président de dissoudre le gouvernement. Pour les avocates du chef de l'Etat, cette décision contredit la Constitution malgache. C'est ce qu'explique Maitre Tantely Rakotonirina : « L'article 54 prévoit le seul pouvoir du président pour dissoudre le gouvernement. Donc on voulait que la HCC apporte son avis par rapport à cette ambiguïté, cette incompréhension de leur décision. » Et quand lui demande si elle estime que la HCC répond : « non, ce n'est pas à nous de dire ça. »
Si certains estiment que l'instance judiciaire a outrepassé ses prérogatives, cette dernière justifie ses résolutions en mettant en avant son rôle d'« organe régulateur du fonctionnement des institutions ». Un rôle qu'elle joue dans un contexte « de crise politique, à l'instar de la situation qui prévaut présentement », précise-t-elle.