Selon deux sondages d’opinion, entre 70 et 80 % de la population marocaine s’est abstenue de consommer la marque de lait, d’eau et de se rendre dans l’enseigne de station-service incriminée. Il se murmure que les groupes ont vu dégringoler leurs chiffres d'affaires de 30 à 50 %.
Après avoir été plutôt agressives envers les défenseurs du boycott, ces trois enseignes marocaines ont progressivement changé leur communication de crise. Les eaux minérales d’Oulmès, possédant la marque d’eau boycottée, invitent par exemple depuis dix jours les citoyens à se rendre gratuitement sur les sites d’embouteillement de la source.
La firme laitière a quant à elle dû faire face à un déferlement de critiques. Le directeur des achats a dû présenter des excuses pour avoir accusé publiquement les boycotteurs d’être des traîtres à leurs nations. L’entreprise est ensuite partie en croisade contre les « fake news » véhiculées sur Facebook et Twitter.
Enfin, cette campagne pourrait bien s’étendre à d’autres secteurs en pleine période du ramadan, marquée par une spéculation notamment sur les prix du poisson. Cette semaine, dix-sept personnes ont été arrêtées à Tétouan dans le nord du pays, après la diffusion d’une vidéo montrant un groupe de jeunes gens en train de faire partir en fumée une cargaison de sardines en protestation à la hausse de leur tarif.