Rencontré devant une banderole de soutien à Joseph Kabila, cet habitant de Kinshasa n’y voit pas autre chose qu’un début de campagne électorale : « C’est une violation flagrante de la Constitution. La campagne n’a pas encore commencé, c’est une précampagne de mauvais goût. Je pense qu’ils doivent enlever ».
Pour ce jeune cadre de l’enseignement supérieur et universitaire, la majorité présidentielle a dévoilé son jeu : « Maintenant tout est clair que la majorité au pouvoir tient à soutenir Kabila pour un troisième mandat ».
C’est à dessein que ces calicots sont placés dans des endroits sécurisés, explique un autre interlocuteur : « Ceux qui les placent ne sont pas sûrs que ces calicots peuvent demeurer longtemps. C’est pour cela qu’ils essaient de les placer à des endroits où il y a probablement la police, où il y a probablement l’armée ».
En tout cas, de nombreux habitants de Kinshasa ne manquent pas d’évoquer le statut actuel du président Joseph Kabila : « Ecœurant et aberrant. Lui qui est à la fin de son mandat, comment il peut encore se représenter ? Ils veulent se moquer de qui ? »
Devant autant de réactions de désapprobation au sein de la population, le gouverneur de la capitale vient de demander cette semaine à tous les bourgmestres d’enlever les affiches, les calicots et les banderoles qui frisent la précampagne électorale.