Dans sa décision, Adam Boni Tessi, le président de la HAAC, cite des extraits publiés entre le 18 janvier et le 17 avril 2018. D'après les responsables du journal, ils sont tirés de tribunes d'un contributeur extérieur très critique envers Patrice Talon.
Vincent Foly, directeur de publication, assume, il est légalement responsable. Selon lui, rien d'injurieux, il dénonce la suspension : « Je n’ai jamais été averti. Je n’ai pas reçu de rappel à l’ordre. S’il y avait atteinte, c’est une infraction punie par la loi. Le président de la République a la possibilité de m’assigner en diffamation ou de m’assigner pour outrage au chef de l’Etat. Donc je ne vois pas ce que la HAAC vient faire là. Moi, je crois que c’est un prétexte parce que le traitement que La Nouvelle Tribune fait de l’information politique n’est pas le même qu’ailleurs. Et cela ne plait pas au pouvoir ».
Qu'en est-il du site internet du journal ? Pour la rédaction, il n'est pas concerné par la mesure. « Il l'est », rétorque Adam Boni Tessi. Il explique qu'il y a eu dérapage, qu'il applique les textes, la mesure conservatoire est une prérogative. Ensuite, d'ici un mois, le collège des conseillers de la HAAC se réunira, écoutera le directeur de publication et confirmera ou lèvera la suspension.
Dans un communiqué, l'UPMB et le CNPA, les associations professionnelles des médias demandent « la levée de la suspension dans les plus brefs délais, avant même l'audition publique annoncée ».