« La technologie transforme la vie des Kényans, et elle doit être légalement encadrée », a déclaré Joe Mucheru, le ministre de l'Information et des Communications, qui travaille sur cette loi depuis plus de deux ans. Le texte régule et pénalise lourdement le cyber-espionnage, le harcèlement et la fraude sur la Toile.
Mais certaines dispositions inquiètent la société civile qui dénonce une atteinte à la liberté d'expression. Parmi elles, le délit de fausses informations, qui punit la publication de « fake news »d'une amende pouvant dépasser 40 000 euros et d'une peine pouvant atteindre dix ans de prison si le contenu incite à la violence.
Ces dernières années, les fausses informations sont devenues un véritable problème dans le pays, particulièrement lors de l'élection présidentielle de 2017 avec de véritables campagnes mensongères à l'encontre de certains candidats.
Mais les lois anti « fake news » sont très problématiques, assure Henry Maina, directeur de l'ONG Article 19 en Afrique de l'Est, car elles « donnent aux autorités le pouvoir de déterminer ce qui est vrai et ce qui est faux et permettent de contrôler les médias ainsi que ce qui se dit sur la Toile ».
Le gouvernement devra donc peut-être défendre son texte devant les tribunaux, car de nombreux journalistes, blogueurs et avocats promettent déjà de contester la loi devant la justice.