Chemise blanche, pantalon bleu nuit, les traits tirés, mais fidèle à l’allure svelte qu’on lui connaît, Jean-Marie Michel Mokoko n’a pris la parole qu’à de très rares moments ce lundi, le plus souvent pour expliquer sa stratégie du silence.
« Si vous ne parlez pas, cela veut dire que vous acceptez toutes les charges retenues contre vous », avance le président de la Cour Christian Oba. « C’est votre interprétation, ce n’est pas la mienne », se défend le général. Cela s’apparente à un « outrage » reprend le juge. Et Jean-Marie Michel Mokoko de demander si « cela sera un chef d’inculpation de plus », déclenchant des rires dans l’assistance.
S’agit-il d’un « aveu » s’interroge à son tour Gérard Devillers, avocat de l’Etat congolais. Il « pensait », dit-il, que l’accusé aurait « une part de vérité à défendre ». Côté défense justement, comme annoncé, les avocats du général ont assisté à l’audience, mais sans leurs dossiers et sont restés muets. Ils dénoncent « une parodie de justice ».
Finalement, le juge décide que le détail des charges et les pièces du dossier seront tout de même examinés à partir de ce mardi.
Le procès n’est pas retransmis en direct à la télévision, contrairement à ce qu’avait espéré le général. En revanche, des extraits seront diffusés chaque jour à la télévision nationale congolaise après le journal du soir, et ce jusqu’à la fin du procès, indiquent des sources gouvernementales.
■ Des militants arrêtés à Pointe-Noire
Pour le premier jour de ce procès, le mouvement citoyen Ras-le-bol, qui milite pour la justice et la liberté, avait organisé des manifestations pour « dénoncer » un procès qualifié de « politique ». Le coordinateur du mouvement, Franck Nzila, dénonce une vingtaine d'arrestations à Pointe-Noire et il exige la libération des militants détenus.