Cette rencontre a été l’occasion pour le mouvement d’opposition d’exposer ses inquiétudes au président Museveni. Elles concernent notamment l’IGAD, acteur principal dans les pourparlers de paix, explique Angelina Teny, la femme de Riek Machar, membre important du SPLM-IO : « Nous sommes préoccupés par l’IGAD comme garant de la paix. L’accord de cessation des hostilités a déjà été rompu. Et ceci sans aucune conséquence. Quel espoir pouvons nous avoir qu’un accord qui serait signé soit respecté ? »
Le mouvement d’opposition à Salva Kiir espère trouver dans le président Museveni un allié qui a pourtant été à plusieurs reprise pointé du doigt pour son soutien au gouvernement de Juba, notamment par l’envoi d’armes. Henry Odwar, président adjoint du SPLM-IO, dit sa confiance envers le chef de l'Etat : « Museveni nous a affirmé que non, que depuis que les chefs d’Etats de l’IGAD, et que l’Union africaine-Nations unies inclus, ont soulevé ces inquiétudes, l’Ouganda a quitté le Soudan du Sud. Il n’y a pas de soldats UPDF au Soudan du Sud. Alors nous le croyons sur parole. »
Parmi les revendications de l’opposition, notamment la liberté effective de Riek Machar, la libération des prisonniers politiques, la démilitarisation de l’ensemble du territoire, et la création d’une armée nationale qui intègre l’ensemble des groupes ethniques du pays.
Jeudi à Juba, le président Museveni a tenu un discours d’une demie heure à l’occasion de la réunion du Conseil du parti au pouvoir (SPLM) lors duquel il a affirmé que ce conflit ne pouvait être résolu par la force. Museveni a appelé les différents leaders du pays à dialoguer et à organiser des élections nationales.