La société Idemia porte plainte pour diffamation contre des opposants kényans

La société française Idemia a fourni l’outil technologique pour enregistrer les électeurs et transmettre les résultats des élections kényanes en août et octobre dernier. Elle a porté plainte mi-avril devant la justice kényane. La société accuse les principaux leaders de la coalition d’opposition Nasa ainsi que plusieurs médias de diffamation.

Idemia vise le chef de l’opposition Raïla Odinga, mais également ses trois grands alliés, Kalonzo Musyoka, Musalia Mudavadi et Moses Wetangula. Sont également dans le collimateur le député Junet Mohamed, le chef de la communication de la Nasa Philip Etale, et enfin, les entreprises de presse Nation Media Group et Radio Africa.

« Il faut mettre un terme aux polémiques diffamatoires », explique la société qui estime avoir fait preuve « de la plus grande rigueur dans ses missions ». Idemia a fourni les systèmes électroniques destinés à identifier les votants et transmettre les résultats électoraux. Elle a été accusée par l’opposition d’avoir aidé à truquer le scrutin au profit du pouvoir.

L’annulation de l’élection d’août à la suite d'irrégularités avait apporté de l’eau au moulin de l’opposition. La Nasa avait même écrit au gouvernement français pour qu’il ouvre une enquête.

Dans sa plainte, Idemia estime que ces déclarations ont terni sa réputation en lui donnant une image d’entreprise corrompue et immorale.

Le groupe français parle aussi d’articles sensationnalistes, destinés à commettre des dommages irréparables. L’entreprise demande que tous les articles publiés sur elle dans cette affaire soient effacés.

Accusé, Philip Etale estime que l’entreprise a le droit d’entamer une procédure mais que la position du parti ne changera pas. Il précise que la Cour suprême avait ordonné qu’on ouvre les serveurs informatiques où étaient stockées les données électorales. Ce qu’Idemia a toujours refusé.

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