La crise diplomatique entre la Somalie et les Emirats arabes unis s'accentue

Le torchon continue de brûler entre la Somalie et les Emirats arabes unis. Dubaï et son allié, l'Arabie saoudite, mettent la pression depuis l'été dernier sur Mogadiscio pour que le pays prenne position dans la crise qui secoue le Golfe et coupe les ponts avec le Qatar. Or les Somaliens ont toujours choisi la neutralité. Depuis la tension n'a cessé de monter.

Les Emirats arabes unis et la Somalie se rendent coup pour coup. Dubaï a stoppé l'activité d'un hôpital qu'il finançait à Mogadiscio et mis fin à son programme de coopération militaire. Les Emiratis ont évacué leur camp d'entraînement, dont l'armée somalienne a pris le contrôle. Une fusillade a éclaté sur place entre une unité et des troupes formées par les Emirats qui ont réussi à embarquer 6 à 700 armes revendues ensuite au marché noir.

Des journalistes ont également révélé l'existence d'un contrat secret signé par le ministre somalien de la Défense d'un côté, la compagnie émiratie SKA international de l'autre. Cet accord opaque permettait à l'entreprise d'assurer la logistique du matériel de toute l'armée somalienne. Dans l'embarras, le gouvernement a finalement déclaré illégal et annulé ce contrat.

Alors que des négociations avaient commencé mi-avril entre les deux pays, ces affaires ont relancé la passe d'armes. Les Emirats ont même suspendu les visas accordés aux Somaliens. « Une sanction d'importation du bétail somalien n'est désormais plus à exclure », confie un diplomate.

Par ailleurs, les Etats fédérés somaliens mettent la pression sur Mogadiscio. La plupart de leurs forces de sécurité sont financées par les Emirats. Or le président du Puntland, vient justement de se rendre à Dubaï d'où il a déclaré, « le Puntland n'est pas Mogadiscio et Mogadiscio n'est pas le Puntland ».

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