L'ancien gouverneur de Conakry, le commandant Sékou Resco Camara, était tout seul à la barre hier pour répondre de toutes ces accusations, balayées du revers de la main, faisant ressortir plutôt son côté humaniste, qui a plaidé pour la libération des détenus. Ces derniers auraient tous été arrêtés par des soldats de la Garde présidentielle, dirigée par feu le commandant Aboubacar Sidiki Camara dit « De Gaulle ». Au moment des faits, il était l'aide de camp du général Sékouba Konaté.
Sur le déroulement et la suite du procès, Mohamed Traoré, avocat de la défense, affirme : « Nous, avocats de la défense, attendons que le ministère public et la partie civile apportent la preuve des faits qui sont articulés contre nos clients. »
Le second accusé est le général et ex-chef d'état-major de l'armée Nohou Thiam, qui attend une nouvelle comparution.
Sur les propos tenus à la barre par l'ancien gouverneur de Conakry, Me Alpha Amadou Bah qui défend la partie civile réagit : « Il y a beaucoup d'incohérence dans les propos du commandant Resco puisqu'il a opté pour la négation. Mais je pense qu'au fil des débats, nous démontrerons que les faits qui lui sont reprochés sont fondés et que cela va aboutir nécessairement à sa condamnation. »
Les conditions de détention étaient horribles, selon le récit d'une victime, Mamadou Billaly. « D'abord, ils nous ont déshabillés. Après, ils ont versé sur nous de l'eau sale qui sentait. le gouverneur d'alors est venu et a donné l'ordre de nous mater cent coups. Là-bas, ils nous ont maltraités jusqu'à 17h. »
La prochaine audience est fixée au 25 juin 2018.