L'histoire de Claude Iyakaremye est contée par sa femme. Il y a un mois environ, ce chauffeur de taxi-moto est arrêté par des forces de l'ordre sur son lieu de travail. S'ensuivent des interrogatoires musclés, les yeux bandés. « Il m'a dit qu'ils lui ont posé des questions concernant l'ambassade. Il leur a dit qu'il n'est qu'un simple Rwandais et qu'il connaît l'ambassade comme tout Rwandais, qu'il n'a pas de rapports spéciaux. Ils lui ont même demandé pourquoi il coopère tant avec l'ambassade, et pourquoi il va si souvent au Rwanda », explique Béatrice Iyakaremye.
Le cas de ce Rwandais n'est pas un cas isolé selon l'avocat ougandais des droits de l'homme Eron Kiiza. « Malheureusement, il y a une tendance en Ouganda à l'arrestation de Rwandais ordinaires. Il y a de la suspicion entre les forces de sécurité des deux pays. Presque tous ces Rwandais sont suspectés d'espionner pour le Rwanda ici. Et la plupart sont déportés. Je ne connais pas les causes profondes de cette suspicion mais des gens ordinaires souffrent parce que les deux éléphants s'affrontent. »
Des tensions ont ressurgi ces derniers mois entre les deux Etats. Plusieurs questions sont en cause. Mais selon la presse ougandaise, Kigali soupçonnerait notamment Kampala de soutenir une rébellion contre le pouvoir de Paul Kagame.