C'est le défaut majeur de l'économie angolaise, selon un ancien responsable de la Banque africaine de développement (BAD) : elle est verrouillée. Aussi le projet de loi adoptée jeudi par le Parlement est une révolution.
Jusqu'à présent, un investisseur étranger qui voulait s'installer en Angola devait s'associer à un partenaire local. Au fil des ans, la nomenklatura du MPLA, le parti au pouvoir, a ainsi parasité le secteur privé, selon un analyste, ce qui a conduit par exemple des organisations comme la BAD à ne plus financer le secteur privé.
Par ailleurs, depuis la crise pétrolière de 2014, les étrangers ne pouvaient pas sortir plus de 10 000 dollars du pays. Peu à peu, les étrangers, à commencer par les Portugais, sont partis vers d'autres cieux.
Le gouvernement de Joao Lourenço veut inverser cette tendance et ramener la confiance. La loi adoptée à une belle unanimité va dans ce sens. Les députés vont travailler en commission pour en fixer les dispositions précises, comme la fiscalité et le niveau de rapatriement des bénéfices.
La philosophie globale est d'inspiration libérale, ce qui satisfait l'Unita, le principal parti d'opposition qui a voté pour. En espérant, comme le dit le député Raul Danda, qu'elle permettra d'abolir les dynasties économiques, celle du MPLA et de la famille Dos Santos.