Une chose est sûre, Kinshasa veut reprendre en main la gestion de l’assistance humanitaire. La RDC ne serait d’ailleurs pas le premier pays se doter d’une telle agence. Le ministre de l'action humanitaire l'assure, la création d’une Agence de gestion de fonds humanitaires n'a « rien à voir » avec le bras de fer diplomatique qui a entouré la conférence de Genève. L'idée, explique Bernard Biando, serait dans les tuyaux depuis des mois.
La nouvelle agence aurait pour rôle, selon le compte rendu du conseil des ministres, « d’œuvrer pour la canalisation de tous les flux financiers qui touchent le secteur humanitaire » et de mieux « coordonner les actions ». Les ressources de cette agence, toujours selon ce compte rendu, proviendront « notamment du budget de l'Etat » - les 100 millions annoncés fin mars par exemple - mais aussi de « la solidarité nationale et internationale ».
Cela signifie-t-il que tous les fonds alloués à l'humanitaire en RDC devront à l'avenir transiter par cette agence ? En particulier les 528 millions levés à Genève ? « Non », répond le ministre de l'action humanitaire. « Il ne s'agit pas de nous immiscer dans la gestion de cet argent », assure-t-il, mais d'exercer un « contrôle » pour « savoir à quoi il sera affecté », car « nous voulons dorénavant coordonner toute aide en nature ».
Avant d'intervenir, les acteurs humanitaires devront rendre compte à cette agence. « Nous n'imposerons rien à nos partenaires », affirme encore le ministre, « mais ils devront coopérer avec nous ».
Si certains voient d’un bon œil la volonté affiché par Kinshasa de s’impliquer davantage dans la gestion des crises humanitaires, d’autres – dans le climat de méfiance actuelle - ne cachent pas un certain scepticisme et attendent avant de réagir d’en savoir davantage sur le fonctionnement précis de cette agence.