Installé en périphérie de Goma, ce centre de transit peut accueillir jusqu'à 1 000 réfugiés. Mais ce dimanche, ils sont à peine plus d'une centaine à attendre leur rapatriement.
Parmi eux Savani, 52 ans. Elle a fui le Rwanda en 1994 : « Ma vie est tellement médiocre au Congo que j'aime encore mieux rentrer. Il y a trop de groupes armés. On vit en forêt, on n'a pas de quoi manger et on est dans l’insécurité à cause de tous les groupes armés ».
Savani est mère de six enfants. Elle n'a pu en prendre que deux avec elle. Laissant les quatre autres au Congo : « Je n'ai pas assez d'argent pour acheter le transport pour toute la famille pour rejoindre le centre de rapatriement. Alors j'ai laissé certains de mes enfants ».
Un trajet coûteux et risqué
Un trajet coûteux et risqué. Mira voulait rentrer depuis de longues années, mais depuis la mort de son mari, tué par un groupe armé, elle n'osait plus se déplacer : « Le centre est vraiment loin et j'ai mis du temps à trouver un guide en qui j'ai confiance pour m'y emmener ».
Depuis janvier dernier, le nombre de candidats au départ a chuté. De 600 à 50 par semaine en moyenne. La faute, expliquent les responsables du centre, à de fausses rumeurs sur un prétendu arrêt des rapatriements et à des retards dans l'assistance promise par le Rwanda à ceux qui rentrent. En fin de visite dimanche, le haut-commissaire pour les réfugiés des Nations unies a promis d'en parler au président Kagamé.
Sur les 245 000 réfugiés rwandais enregistrés par la Commission nationale des réfugiés de RDC en 2014, plus de 200 000 seraient toujours au Congo, mais faute de véritable recensement ce chiffre reste une estimation.