Six conseillers municipaux camerounais ont été libérés dans une première opération militaire menée avant-hier dans le nord-ouest, province anglophone du pays, selon les informations officielles.
Le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication n'a pas souhaité communiquer l'identité de ces fonctionnaires. Issa Tchiroma-Bakary précise cependant que le sous-préfet de Batibo, enlevé en février, ne fait pas partie des otages libérés.
Une deuxième opération militaire, cette fois dans le sud-ouest du pays, a permis de libérer douze Européens, sept Suisses et cinq Italiens. Selon les autorités, ces touristes ont été enlevés dans la localité de Moungo-Dor.
« Ils vont bien, ils n'ont subi aucune violence. » Dans un communiqué publié hier après-midi, l'African Adventure Group explique que les touristes européens ont été arrêtés par un groupe armé. Leurs papiers et véhicules contrôlés avant qu'ils ne soient autorisés à repartir.
Pas de rançon
Aucune information n'a été donnée sur la date de leur enlèvement. Mais le porte-parole du gouvernement indique que les « terroristes s'apprêtaient à franchir la frontière avec les otages ». « L'objectif évident était d'exercer des chantages sur le gouvernement pour revendiquer des rançons », explique Issa Tchiroma-Bakary.
« Aucune rançon n'a été payée » selon le ministre, qui explique que les assaillants ont été « neutralisés » au cours d'opérations militaires des forces de défense et de sécurité. Certains ont été abattus, d'autres ont été arrêtés et sont interrogés à l'heure actuelle. « Tous les preneurs d'otages ont été neutralisés. Cette opération a été menée de main de maître », se réjouit Issa Tchiroma-Bakary.
Les autorités disent avoir « récupéré beaucoup d'armes et de munitions » dans ces opérations ainsi qu'une « importante quantité importante de drogue ». Les opérations militaires « se poursuivront aussi longtemps que ces sécessionnistes se mettront au travers de la marche normale de la nation », explique Issa Tchiroma-Bakary.
Les autorités camerounaises disent avoir ouvert des enquêtes pour déterminer les circonstances de ces « enlèvements » et l'identité des commanditaires. Les Ambazonia Defense Forces, l'un des principaux groupes armés en zone anglophone, ont de leur côté démenti toute implication en ce qui concerne les touristes européens arrêtés. « En plus d'être terroristes, les sécessionnistes sont devenus des gangsters, des preneurs d'otages, pour exiger des rançons. Ils s'attaquent à tout ce qu'ils peuvent se mettre sous la main. Cela fait longtemps que ces sécessionnistes se mettent en travers de la marche normale de la nation à laquelle les populations ne pourront pas vaquer librement à leurs activités quotidiennes », s'agace le ministre Bakary.
La situation sécuritaire s'est justement dégradée depuis plusieurs semaines dans les régions anglophones du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun.