Au marché Oscar Yaar, en plein centre-ville, quelque chose a changé. Cette attaque du 2 mars, par son ampleur, par les cibles choisies, a indéniablement marqué les esprits. Florilège de témoignages recueillis entre les étals : « Ca fait tellement peur qu'ils aient pu attaquer notre état-major, parce que c'est la base de notre armée » ; « cela prouve qu'ils peuvent attaquer partout, à tout moment, sans problème » ; « le jour où cela s'est passé, on était ici, on a entendu l'explosion, on a entendu les tirs, on était obligés de fermer, de courir, de se cacher. Maintenant, ça va, mais on a toujours peur parce qu'on ne sait pas quand cela peut arriver encore » ; « c'est vrai que nous vivons un peu dans la peur, par rapport à avant, mais la vie a repris normalement, on ne va pas se laisser abattre par ces choses-là, on reste debout et la vie continue. »
La vie a repris bien sûr, mais bien des questions restent entières. « Pourquoi le Burkina qui était épargné avant est maintenant durement frappé de la sorte ? Et l'autre question que je me pose, c'est la question des complicités : comment est-ce qu'ils savaient qu'il y avait une réunion du G5 Sahel qui était programmée ? », s'interroge Alexandre, qui travaille dans la distribution de boissons.
Une soixantaine de personnes a été interrogée à ce jour. L'enquête se poursuit.