Selon Seidou Ouédraogo, le président du tribunal, il ne ressort nulle part dans les textes que c'est le procureur militaire qui a l'obligation de faire venir les témoins des accusés au procès.
Après quelques minutes d'échanges, maître Dieudonné Bonkoungou, l'un des avocats du général Djbrill Bassolé, accuse le président du tribunal. « Vous avez volontairement écarté nos listes de témoins », lance-t-il avant de demander deux mois pour les faire venir. Refus du président du tribunal. Les avocats de la défense ramassent alors leurs documents et se retirent de la salle d'audience.
« On a demandé seulement un délai pour les faire venir et on nous oppose un refus catégorique alors on a dit que nous ne pouvons pas continuer, a affirmé maître Mathieu Somé, l’avocat de Gilbert Diendéré. Vous savez que cette affaire du 16 septembre, il y a eu des réunions importantes qui ont été tenues à certains niveaux. On a cité à comparaitre des personnes qui étaient à ces différentes réunions pour les confronter afin de savoir ce qu’ils se sont dit ».
Les avocats des parties civiles ont approuvé la décision du président du tribunal et trouvent « curieuse l’attitude de la défense ». « Demander à la juridiction aujourd’hui de leur donner deux mois pour qu’ils puissent à nouveau citer, alors qu’ils auraient dû le faire dans le temps réglementaire, ça pose des questions. Ils ont décidé de quitter la salle, c’est leur droit mais pour nous, ça n’empêche pas que la procédure continue », explique maître Sayouba Neya.
Hermann Yameogo, l'un des accusés demande à son tour un report du procès afin de rencontrer ses avocats pour comprendre la situation. Le président du tribunal rejette la requête et entame la lecture de l'arrêt de renvoi.