Abiy Ahmed semble avoir réussi à agréger autour de lui des courants réformistes de la coalition EPRDF. Lui-même est vu comme l'une des étoiles montantes de son parti, l'OPDO, dont il a pris la présidence il y a seulement quelques semaines en prévision, justement, de la désignation d'un nouveau Premier ministre.
Il est jeune, un tout petit peu plus de quarante ans, est passé par plusieurs universités en Éthiopie, aux États-Unis et au Royaume-Uni. Il y a étudié la gestion du changement, et les questions de paix et sécurité. Voilà qui devrait lui fournir des outils pour s'atteler à la lourde tâche de faire bouger la coalition de l'intérieur et d'apaiser les relations, notamment ethniques, dans le pays.
Pour autant, en a-t-il l'envie ? Certains analystes rappellent son passé de lieutenant-colonel dans l'armée et sa carrière au sein de l'agence nationale du renseignement informatique, qu'il a contribué à fonder.
Mais pas de quoi faire douter les militants d'opposition oromo, enthousiastes ce matin sur les réseaux sociaux. Pour ne pas les décevoir, la tâche de ce chrétien protestant, de père oromo musulman et de mère amhara orthodoxe, s'annonce tout de même compliquée.