A Yamoussoukro, c'est la gifle. La liste de la majorité emmenée par le maire PDCI Jean Kouakou Kouadio a en effet été battue par celle des indépendants avec 60% des voix. Une défaite prévisible, selon les observateurs, qui s'apparente à un vote sanction contre l'élu en poste depuis 2001.
A Bouaké aussi, dans le fief de l'ex-rébellion qui a soutenu le président Alassane Ouattara pendant la crise, c'est la claque pour le RHDP qui n'a pas convaincu ses propres élus de voter pour sa liste.
→ Sénatoriales en Côte d’Ivoire: sans surprise, le camp présidentiel rafle la mise
Selon le journaliste André Silver Konan, observateur averti de la vie politique ivoirienne, ces revers dans ces deux villes symboles s'expliquent par la désignation dans les directions du RHDP de candidats dans lesquels la base ne se reconnaît pas. Tout ceci dans un contexte de division au sein de la coalition au pouvoir, dont les partis se sont accordés, à la dernière minute et au forceps, sur des listes communes.
Des écarts entre direction et base qui « fragilisent le RHDP », selon Sylvain N'Guessan, directeur de l'Institut stratégique d'Abidjan. Alors que l'opposition participera aux élections municipales et régionales à venir, une telle stratégie « pourrait faciliter son entrée dans certains bastions jugés proches du RHDP », estime le politologue.