Carburant, électricité, gaz, farine, tout subventionner est insoutenable à moyen terme, selon les experts. Alger envisage désormais de cibler ses subventions. Mais pour Mabrouk Aib, l'un des membres du think tank Nabni, ce n'est pas la bonne solution : « Ce sont des modèles qui nécessitent une capacité en termes de système d’information, en termes de statistiques que nous n’avons pas ».
Le think tank propose donc une autre idée. Verser directement à la plupart des ménages algériens un revenu universel : « Le revenu universel est le plus simple à mettre en œuvre. Et c’est tout simplement de déterminer un montant et le reverser à tous les Algériens à travers un compte bancaire. Il s’agit d’une base déclarative. Donc il suffit d’aller les demander pour les obtenir. Pas de contrôle. Parce que, justement, l’administration n’a pas les capacités de contrôler. Et c’est ça le vrai frein ».
Ces experts reconnaissent qu'il pourrait y avoir de la fraude, mais cela a un autre avantage : « Pour nous c’est le point cardinal. C’est surtout ne pas exclure ceux qui sont dans le besoin et la seule manière de le faire c’est de partir sur un modèle de type déclaratif ».
Même en incluant une marge importante de fausses déclarations, Nabni estime que l'Algérie pourrait ainsi économiser la moitié de son budget de subventions, jusqu'à six milliards de dollars.