Dans leur message aux fidèles, les 25 évêques de l'Eglise luthérienne s'inquiètent de voir la situation se dégrader... de voir la peur s'installer chez les Tanzaniens, après la multiplication des enlèvements, des disparitions, des actes de tortures ou des meurtres contre des opposants politiques.
Les forces de l'ordre, elles aussi, sont la cible des critiques des prélats, qui les accusent de menacer la population et d'abuser de leurs fonctions.
En février, l'Eglise catholique tanzanienne avait elle aussi dénoncé les violations des libertés par le régime de John Magufuli. Elle reproche au chef de l'Etat, surnommé « Tingatinga » (bulldozer, en swahili), de mettre en péril la paix et l'unité nationale.
Depuis la prise de fonction de John Magufuli en 2015, les meetings de l'opposition sont devenus interdits, des journaux sont fermés et ceux qui osent critiquer sont molestés ou menacés de mort.
En septembre dernier, le député Tundu Lissu, numéro deux de l'opposition au Parlement s'est d'ailleurs fait tirer dessus. Il est toujours hospitalisé.
Dans leurs messages les Eglises protestante et catholique appellent donc à ne pas laisser ce climat perdurer dans le pays.