Débat houleux, soupçon de votes achetés, amendements trop nombreux pour être examinés en une journée, vers 18 heures c’est finalement l’ajournement qui est voté à main levée par les députés.
Jean-Brunel Razafindrahofa est le président du groupe parlementaire Mapar, parti de l’ancien président de la transition Andry Rajoelina. Pour lui, il s’agissait « d’une demande de la part du pro-régime. Pourquoi ? Parce qu’ils n’arrivent pas à atteindre la majorité absolue, c’est-à-dire le nombre de 76 députés. Donc ils ont intérêt d’ajourner cette adoption, faute d’avoir cette majorité ».
Si les débats ont aussi tendus, c’est parce que ces lois définissent notamment les conditions pour pouvoir se présenter à l’élection présidentielle. Dans le texte déposé par le gouvernement, les personnes ayant été condamnées pour crimes ou délits ne peuvent pas se présenter par exemple. Une disposition que certains députés souhaitent amender. En tout, ce sont 87 amendements qui ont été déposés.
A sa sortie de l’Assemblée nationale, le Premier ministre Olivier Mahafaly s’est dit déçu des débats : « Cela me désole un peu ce qui s’est passé parce que je m’attendais vraiment à un débat un peu plus élevé où on discutait vraiment calmement de ces différentes lois. Ce n’était pas le cas malheureusement. De notre côté, on va voir ce que nous pouvons faire. Moi je suis prêt à considérer ces amendements à condition que ces amendements puissent vraiment servir l’intérêt supérieur de la Nation ».
L’adoption de ces lois électorales se fera lors d’une troisième session extraordinaire. La date n’a pas encore été déterminée.