Au total, il s’agit de 1,4 milliard de dollars qui sont sortis illégalement du pays, selon le président Emmerson Mnangagwa. Sur cette somme, un peu plus du tiers a été rapatrié. Le président avait pourtant offert une amnistie à ceux qui ramèneraient volontairement ces fonds, afin de pallier le manque de liquidités.
Les autorités ont donc publié une liste de plus de 1 400 entreprises et particuliers considérés comme des fraudeurs.
Entreprises minières, hommes d'affaires chinois et personnalités zimbabwéennes
En tête de liste figurent cinq compagnies minières accusées par le gouvernement d’avoir déposé les revenus de leurs exportations sur des comptes offshore. Parmi elles se trouve Mbada Diamonds, une société d’exploitation de diamants soupçonnée d’être partiellement détenue par un général à la retraite, proche de l’ex-président Robert Mugabe.
La liste comprend également plusieurs hommes d’affaires chinois et des personnalités zimbabwéennes dont un musicien connu, candidat du parti au pouvoir aux élections législatives.
Poursuites
Malgré un pas dans la bonne direction, plusieurs observateurs ont déploré qu’aucun haut cadre du parti au pouvoir ne soit mentionné sur cette liste. Le président a quant à lui prévenu que les fraudeurs seraient poursuivis.
En parallèle, une délégation de l’Union européenne est arrivée à Harare, lundi, à l’invitation du chef de l’Etat. Il s’agit d’une mission pour évaluer le climat préélectoral et déterminer si le déploiement d’observateurs serait utile et conseillé. Ces élections, prévues en juillet, seront les premières sans l’ex-président Robert Mugabe. Sous l’ex-président, les scrutins ont régulièrement été entachés de fraudes et de violences.