Sur la photo, Sudan a l'air bien fatigué, il est avachi sur le sol, petits yeux éteints, les cornes sur le nez sont usées, et les gros plis de sa peau rugueuse expriment une sorte de lassitude.
Quadragénaire, le rhinocéros blanc du Nord était malade et avec cette image publiée sur internet Sudan avait conquis le cœur de nombreuses personnes par sa force et sa dignité.
La mort de Sudan est synonyme d’extinction de la sous-espèce, car il ne reste plus que deux femelles, ce qui anéantit les espoirs de reproduction de cet herbivore. A moins que les scientifiques, qui ont prélevé le matériel génétique de Sudan, parviennent à développer des techniques de fécondation in vitro. L'idée est de concevoir des « bébés rhinocéros éprouvettes » qui seraient implantés dans une mère porteuse d’une autre sous-espèce.
Le rhinocéros blanc du Nord doit en premier lieu son extinction au braconnage, en raison notamment des prétendues vertus médicinales attribuées à sa corne en Asie, en particulier en Chine et au Vietnam.
La dernière population sauvage de la sous-espèce comprenait entre 20 et 30 individus en République démocratique du Congo, mais elle a disparu dans les combats à la fin des années 1990 et au début des années 2000. En 2008, le rhinocéros blanc du Nord était déjà considéré comme éteint à l’état sauvage.
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