L'organisation dénonce de « graves négligences ». Première accusation formulée par Amnesty International : Shell et Eni mettraient des semaines à réagir aux signalements de déversements d'hydrocarbures dans le delta du Niger.
La réglementation nigériane, elle, préconise de dépêcher du personnel sur le lieu de la fuite dans les 24 heures qui suivent son signalement. Des données recueillies grâce à la mobilisation de milliers de sympathisants et de militants, ensuite analysées par les chercheurs d'Amnesty et vérifiées par une entreprise d'expertise indépendante, précise l'ONG sur son site internet.
Deuxième accusation : les deux géants pétroliers publieraient des informations erronées sur l'origine et l'ampleur de ces fuites. Ce qui, toujours selon Amnesty, a pu compromettre la possibilité d'une indemnisation de la population. « Cela fait trop longtemps que la population du delta du Niger paie le prix de l’imprudence de Shell et d’Eni », estime Amnesty.
L'ONG rappelle que le delta du Niger est l'un des endroits les plus pollués de la planète. Elle demande à l’État nigérian la réouverture d'enquêtes sur 89 cas de déversements d'hydrocarbures.