C’était une visite éclair. Le président Muhammadu Buhari est arrivé à 12h à Makurdi et il est reparti deux heures plus tard. Devant un parterre de personnalités politiques et coutumières, le président nigérian a exprimé son inquiétude. Il a ouvertement critiqué l’inaction du chef de la police et demandé, une fois de plus, que ce dernier établisse ses quartiers généraux dans le Benue. « Nous faisons tout notre possible pour mettre fin aux violences », a assuré le président.
Cependant, cette visite, tant réclamée, a suscité énormément de frustration. Pointe de déception affichée d’abord par Samuel Ortom, le gouverneur de Benue, qui demande à ce que les militaires, en mission pour six semaines, aient des pouvoirs élargis, afin d’appréhender les auteurs des crimes.
« Mesurer l’ampleur du problème humanitaire »
Le gouverneur déplore par ailleurs que le président ne soit pas allé rendre visite aux quelques 170 000 agriculteurs déplacés de cette crise. « Cette visite lui aurait permis de mesurer l’ampleur du problème humanitaire », explique un conseiller du gouverneur.
Pointe de déception enfin, exprimée par les organisations pastorales qui ont compris qu’il n’y aura pas de retrait de la loi interdisant le pâturage. « On nous incite à créer des ranchs mais jusqu’à présent, l’Etat de Benue ne nous a pas proposé de terres », regrette un responsable de Macban, principal syndicat d’éleveurs dans la région.