« J’ai succombé à l’amour et je suis tombé enceinte » déclame, au micro, l’écrivain Nirine Ramamonjisoa. Pour associer les hommes au combat des femmes, il lit non seulement des témoignages de femmes qui ont avorté, mais raconte aussi la détresse de leurs compagnons.
« Ça me touche particulièrement. Je pense qu’à un moment ou à un autre, on est tous confrontés à ce genre de situation et à ce genre de choix et d’acceptation de l’arrivée d’une vie. Je me sens pleinement et profondément concerné, en tant qu’homme, en tant que père », témoigne-t-il.
« Qui a engrossé les femmes qui ont avorté ? Ce sont les hommes »
A Madagascar, l’avortement est un délit prescriptible au bout de trois ans. C’est cette prescription qui a permis de recueillir ces témoignages. Lovatiana Andriamboavonjy est interne en médecine, en 8ème année. Elle a co organisé le débat et pour elle, il est essentiel que les hommes luttent avec les femmes pour le droit à l’avortement.
« Qui a engrossé les femmes qui ont avorté ? Ce sont les hommes », rappelle la jeune femme, « et les hommes aussi ont une douleur morale, psychologique, à avorter ». Pour elle, l’avortement n’est certainement pas qu’une « question de femmes ». C’est « une question de femmes, d’hommes et de société ».
Les avortements clandestins représentent 9 % du taux de mortalité maternel sur la Grande île.