En ligne de mire, les élections sénatoriales. Prévues pour le 25 mars prochain, elles vont inaugurer une série de scrutins censés se boucler cette année avec l'élection présidentielle et pour lesquelles le rôle du Conseil constitutionnel sera particulièrement scruté.
Dans ses attributions, le Conseil est en effet le garant de la conformité des processus électoraux ainsi que des consultations référendaires. S'il était attendu depuis 22 ans, le choix des hommes qui le composent a néanmoins suscité critiques et inquiétudes au sein de l'opposition et de la société civile.
D'abord, son président Clément Atangana, 77 ans, un ancien magistrat retraité reconverti en avocat ces dernières années. Son action avait déjà été critiquée du temps où il officiait comme président de la commission nationale du recensement général des votes à la Cour suprême, entre 1997 et 2014. Les dix autres membres de son conseil sont perçus par l'opposition comme apparentés au RDPC, parti au pouvoir. On y retrouve des anciens ministres, et même un ancien conseiller juridique du président de la République. Mathias-Eric Owona Nguini, politologue, avait vu à travers le casting de ces membres une volonté de verrouiller principalement l'issue de la prochaine élection présidentielle. Procès d'intention, ont aussitôt rétorqué des cadres du RDPC qui invitent à ce que le maçon soit jugé au pied du mur.