Dans son discours sur l’état de la nation, il y a deux semaines, le nouveau président Cyril Ramaphosa a estimé qu’il fallait accélérer la redistribution des terres aux Sud-Africains noirs et panser les plaies du passé.
Mardi 27 février, les députés ont donc adopté une motion qui permet une révision de la Constitution afin autoriser l’expropriation des terres sans compensation financière.
Un comité a cependant été nommé et doit rendre une proposition d’amendement de la loi d’ici fin août. Mais la mesure inquiète. Le principal syndicat d’agricole, composé essentiellement de fermiers blancs, a demandé des précisions.
Lors de son discours, Ramaphosa s’est pourtant voulu rassurant. « Nous gèrerons ce problème d’une manière qui ne portera pas atteinte à l’économie, ni à la sécurité alimentaire », a-t-il précisé.
Selon plusieurs observateurs, ce projet de réforme adopté par les députés ANC est avant tout un message politique. Depuis la fin de l’apartheid, le parti au pouvoir n’a pas su redistribuer la terre à la majorité noire.
Et à un an des élections présidentielles, l’ANC est sous pression pour mettre fin aux disparités raciales.
Le parti au pouvoir tente ainsi de regagner un électorat de plus en plus séduit par la gauche radicale de Julius Malema, qui a lancé sa campagne pour les élections de 2019 ce dimanche.